La ville de paris, delaunay
La ville de Paris est œuvre de Robert Delaunay, peinte en 1912. Il s’agit d’une huile sur toile de 267cm sur 406cm, actuellement au Centre George Pompidou, musée d’art moderne de la ville de Paris. L’artiste a signé son tableau en bas à gauche puisqu’on y peut y lire « La ville de Paris, 1910-11-12, R. Delaunay ».
Quelques mots sur l’artiste : il nait le 12 avril 1885 à Pariset meurt le 25 octobre 1941 à Montpellier. Il découvre « la loi du contraste simultané des couleurs » de Chevreul en 1907, ce qui va l’influencer tout au long de sa carrière. Il expérimente plusieurs styles, avant de créer une peinture qui lui sera propre. Il participe aux débuts du cubisme en 1909 : c’est une période qu’il nomme de lui-même « destructive ». La ville de Paris en est à la fois unesynthèse et une conclusion…
C’est pourquoi nous pouvons nous demander comment cette œuvre parvient, grâce à diverses caractéristiques, à illustrer à la fois cette période « destructive », qui s’apparente par plusieurs points au cubisme analytique, et à présenter non seulement une synthèse de tout ce qui anime l’artiste mais également un avant-propos de ce qui ressortira de ses œuvres par lasuite, points essentiels de son travail comme de sa manière de voir le monde.
I. Analyse formelle.
1) Composition.
La toile de La ville de Paris est tout d’abord une œuvre de très grand format.
Rapport très étroit entre Apollinaire et Robert Delaunay ; ils s’influencent mutuellement et le poète est un soutien indéfectible au peintre.
Dès juin 1911, dans le catalogue du Salon desIndépendants de Bruxelles – manifestation à laquelle participait Delaunay -, Apollinaire s’exprime quant à sa volonté d’un retour au « vaste sujet ».
Delaunay présente quelques mois plus tard aux Indépendants de Paris une toile qui est proprement monumentale (270x406cm). Il y a peu de formats aussi impressionnants, à l’époque, à l’exception des Demoiselles d’Avignon et des grandes fresques allégoriques quel’on retrouve au Salon des artistes français.
Cette composition est, quant à elle, séparée en trois parties bien distinctes et visibles : la première, à gauche, où l’on distingue clairement un bateau, un quai, et un pont. Puis, au centre, trois jeunes femmes, liées les unes aux autres par leurs bras respectifs. Enfin, à droite, se dresse une représentation de la Tour Eiffel, bordée debâtiments.
Delaunay partage donc sa composition en trois parties distinctes. Celle de gauche est dominée par une ordonnance orthogonale stabilisée sur l’horizontale élégante du pont. La partie centrale est animée par les lignes verticales des trois corps féminins, qui éclatent dans la partie de droite sous l’effet des découpes anguleuses de la tour.
Aucune de ces parties n’est réellement divisée : toutest lié, autant d’un point de vue formel que d’un point de vue symbolique, puisque l’artiste retrace ici un ordre bien précis, sur lequel nous reviendrons.
Cet assemblage permet également de rassembler les différents plans en un seul.
2) Couleur et construction.
Dans cette œuvre, on peut constater que l’analyse du détail de la touche fait place au désir de reconstruction du sujet par lacouleur. Tout comme dans les grandes compositions de Seurat, on retrouve dans La ville de Paris une disposition en frise qui se rapproche du grand art « classique ».
Les couleurs sont majoritairement primaires et/ou complémentaires, plus vives sur les éléments principaux (pont, corps, Tour) que sur le fond.
Couleur et construction sont les deux termes, bien qu’antinomiques, d’une synthèse verslaquelle Delaunay se dirige peu à peu.
En observateur passionné, Robert Delaunay s'est en réalité emparé des idées et des théories de son temps pour les développer, les contredire et enfin les dépasser. Alors que le cubisme s’élaborait, l'instinctif Delaunay aspirait à reconstruire le monde, non point selon un principe rationnel, mais en accord avec une puissance active, la lumière.
C'est elle en...
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